Dysbiose du microbiote intestinal & COVID-19

16/11/2022

Il parait évident que mieux comprendre les facteurs intervenant dans la physiopathologie du COVID-19 est d’une importance cruciale. Zoom sur son impact sur le microbiote intestinal …

L’épidémie de COVID-19 est causée par le virus SARS-CoV-2 et affecte les individus de manière parfois très hétérogène. Parmi ses symptômes, les problèmes gastro-intestinaux font partie des plus fréquemment rapportés. De plus, il est à présent connu que des altérations du microbiote persistent chez des patients ayant des complications à long terme dues au COVID-19, les dérégulations de la flore intestinale étaient majorées chez ceux ayant eu un traitement antibiotique lors de leur hospitalisation. Cependant, le lien de causalité entre ces différents éléments n’avait pas été prouvé jusqu’à une publication de début Novembre dans Nature Communications.
En effet, une équipe américaine a mis en évidence chez la souris et l’Homme que les dysbioses intestinales provoquées par le COVID-19 pouvaient être à l’origine d’infections secondaires bactériennes (12 à 14% des patients) parfois mortelles. Celles-ci seraient dues à un passage des bactéries du microbiote intestinal dans le sang de leur hôte, probablement à cause d’une altération cellulaire de la barrière intestinale. De plus, une diminution des lymphocytes est fréquemment notée chez les patients ayant le COVID-19, ce qui facilite également les infections secondaires. Cet effet sur le microbiote serait également amplifié par l’impact bien connu de la prise d’antibiotiques, administrés lors des séjours hospitaliers pour éviter les infections nosocomiales.
Ce phénomène de passage des bactéries intestinales vers le sang est également observé chez les patients immunodéprimés, atteints de cancers, syndrome de détresse respiratoire aigue, et ceux en soins intensifs recevant des probiotiques. De ce fait, mieux comprendre ce phénomène serait bénéfique non seulement pour le traitement les patients infectés par le SARS-CoV-2, mais aussi pour les patients immunodéprimés.