Effets néfastes de la pollution sur la fonction immunitaire pulmonaire
Les défenses immunitaires diminuent avec l’âge, dont celles des poumons, expliquant l’exacerbation des pathologies et infections pulmonaires chez les personnes âgées. Une hypothèse pouvant expliquer ce phénomène est l’exposition quasi-permanente et en augmentation à la pollution. Le lien entre fonction pulmonaire et pollution a été étudié dans un article publié tout récemment dans Nature Medicine.
Dans cette étude, les poumons de 84 donneurs non-fumeurs ou ayant fumé seulement de manière occasionnelle et âgés de 11 à 93 ans ont été analysés post-mortem. Les scientifiques ont observé qu’avec l’âge, les ganglions lymphatiques pulmonaires étaient de plus en plus chargés avec des particules de pollution, les rendant inaptes à fonctionner normalement. L’impact de la pollution était même visible à l’œil nu puisque les ganglions des jeunes donneurs étaient beiges, alors que ceux des donneurs âgés étaient noircis. Les ganglions lymphatiques pulmonaires sont indispensables pour filtrer les substances étrangères qui entrent via les voies respiratoires et contiennent une grande quantité de cellules immunitaires. En particulier, une diminution de la phagocytose par les macrophages et de la quantité de cytokines produite a été mise en évidence.
Cette étude suggère que la pollution pourrait être une cause majeure de la susceptibilité accrue des personnes âgées aux infections respiratoires. Ce phénomène a d’ailleurs été mis en avant lors de la pandémie de COVID-19, puisque plusieurs études ont montré qu’une augmentation de l’exposition à la pollution aérienne était corrélée avec les taux de mortalité du COVID-19. Ces résultats soulignent le besoin de mieux comprendre ce lien et surtout de prendre des mesures pour limiter la pollution aérienne …