Efficacité et sécurité de la greffe d’utérus

Une décennie s’est écoulée depuis la première greffe d’utérus par une équipe Suédoise. Quel bilan peut-on établir concernant cette intervention médicale révolutionnaire ?

L’𝐢𝐧𝐟𝐞𝐫𝐭𝐢𝐥𝐢𝐭𝐞́ 𝐮𝐭𝐞́𝐫𝐢𝐧𝐞 peut-être d’origine acquise ou congénitale, et provenir d’un utérus dysfonctionnel ou totalement absent. Par exemple, les femmes atteintes du 𝐬𝐲𝐧𝐝𝐫𝐨𝐦𝐞 𝐝𝐞 𝐌𝐚𝐲𝐞𝐫-𝐑𝐨𝐤𝐢𝐭𝐚𝐧𝐬𝐤𝐲-𝐊𝐮̈𝐬𝐭𝐞𝐫-𝐇𝐚𝐮𝐬𝐞𝐫 naissent sans utérus. En France, on estime qu’𝐮𝐧𝐞 𝐟𝐞𝐦𝐦𝐞 𝐬𝐮𝐫 𝟒𝟓𝟎𝟎 présente cette condition médicale, et la transplantation utérine est en particulier proposée à ces femmes. A priori, 𝐭𝐫𝐨𝐢𝐬 𝐧𝐚𝐢𝐬𝐬𝐚𝐧𝐜𝐞𝐬 auraient eu lieu en France grâce à cette intervention, et environ 70 à l’échelle mondiale.

Une étude tout récemment publiée dans le 𝐽𝐴𝑀𝐴 a proposé un 𝐛𝐢𝐥𝐚𝐧 𝐬𝐮𝐫 𝟑 𝐚𝐧𝐬 𝐚̀ 𝐩𝐫𝐨𝐩𝐨𝐬 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐭𝐫𝐚𝐧𝐬𝐩𝐥𝐚𝐧𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐮𝐭𝐞́𝐫𝐢𝐧𝐞 chez des femmes présentant une infertilité utérine absolue. L’objectif de l’étude DUETS était d’évaluer les 𝐫𝐞́𝐬𝐮𝐥𝐭𝐚𝐭𝐬 𝐚̀ 𝐥𝐨𝐧𝐠 𝐭𝐞𝐫𝐦𝐞 ainsi que la 𝐬𝐞́𝐜𝐮𝐫𝐢𝐭𝐞́ de la transplantation d’utérus. Sur 20 participantes, la greffe d’utérus était un 𝐬𝐮𝐜𝐜𝐞̀𝐬 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝟕𝟎% 𝐝𝐞𝐬 𝐜𝐚𝐬, et a permis la naissance d’𝐚𝐮 𝐦𝐨𝐢𝐧𝐬 𝐮𝐧 𝐞𝐧𝐟𝐚𝐧𝐭 bien portant chez ces femmes. Les 𝐞𝐟𝐟𝐞𝐭𝐬 𝐬𝐞𝐜𝐨𝐧𝐝𝐚𝐢𝐫𝐞𝐬 𝐞́𝐭𝐚𝐢𝐞𝐧𝐭 𝐟𝐫𝐞́𝐪𝐮𝐞𝐧𝐭𝐬, que ce soit chez les donneuses ou les receveuses.

D’autres 𝐭𝐫𝐚𝐯𝐚𝐮𝐱 𝐬𝐨𝐧𝐭 𝐞𝐧 𝐜𝐨𝐮𝐫𝐬 en France au CHU de Rennes à partir de donneuses vivantes et décédées. Les dons 𝑝𝑜𝑠𝑡 𝑚𝑜𝑟𝑡𝑒𝑚 présentent évidemment plusieurs avantages : intervention plus courte et plus simple et bien évidemment, pas d’effets secondaires du côté de la donneuse.