Identifier le TDAH par l’écriture ?
La 𝐬𝐭𝐲𝐥𝐨𝐦𝐞́𝐭𝐫𝐢𝐞 est une technique la plus souvent utilisée dans le cadre de 𝐥’𝐢𝐧𝐝𝐞𝐧𝐭𝐢𝐟𝐢𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝’𝐮𝐧 𝐨𝐮 𝐩𝐥𝐮𝐬𝐢𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐚𝐮𝐭𝐞𝐮𝐫𝐬 ayant écrit un texte dans le domaine judiciaire. Cette technique d’analyse décrit statistiquement les 𝐩𝐫𝐨𝐩𝐫𝐢𝐞́𝐭𝐞́𝐬 𝐬𝐭𝐲𝐥𝐢𝐬𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬 𝐝’𝐮𝐧 𝐭𝐞𝐱𝐭𝐞, comme la répartition de séquences de caractères, de mots outils (articles, prépositions, auxiliaires, conjonctions de coordination, etc.), en testant différentes variations.
Les auteurs d’une étude récemment publiée ont étudié des textes écrits par 198 adolescents, dont certains avec un 𝐝𝐢𝐚𝐠𝐧𝐨𝐬𝐭𝐢𝐜 𝐝𝐞 𝐓𝐃𝐀𝐇. Il a été demandé à chaque participant d’écrire trois textes concernant des souvenirs biographiques marquants datant de moins d’1 an, décrits de manière détaillée et en un certain nombre de mots. Les résultats ont montré que les adolescents ayant un TDAH avaient 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐝𝐞 𝐝𝐢𝐟𝐟𝐢𝐜𝐮𝐥𝐭𝐞́𝐬 𝐚̀ 𝐩𝐚𝐫𝐥𝐞𝐫 𝐝’𝐞𝐥𝐥𝐞𝐬, en utilisant plus « on » que « je » notamment. Par rapport au groupe contrôle, ils utilisaient également moins de pluriels, décrivaient des expériences moins variées et les longueurs de textes étaient différentes. Cette technique a réussi à classifier les textes comme provenant du groupe TDAH ou du groupe contrôle avec une 𝐞𝐱𝐚𝐜𝐭𝐢𝐭𝐮𝐝𝐞 𝐝𝐞 𝟖𝟓 𝐚̀ 𝟗𝟐% suivant le paramètre stylistique étudié.
Bien que les résultats soient prometteurs, cette technique doit encore être affinée et 𝐧’𝐚 𝐩𝐚𝐬 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐛𝐮𝐭 𝐝𝐞 𝐫𝐞𝐦𝐩𝐥𝐚𝐜𝐞𝐫 𝐮𝐧 𝐝𝐢𝐚𝐠𝐧𝐨𝐬𝐭𝐢𝐜 𝐦𝐞́𝐝𝐢𝐜𝐚𝐥. Par exemple, il serait intéressant d’étudier si cette méthode permet également de reconnaître les 𝐝𝐢𝐟𝐟𝐞́𝐫𝐞𝐧𝐭𝐞𝐬 𝐦𝐨𝐝𝐚𝐥𝐢𝐭𝐞́𝐬 𝐝𝐮 𝐓𝐃𝐀𝐇 (inattention prédominante, hyperactivité prédominante, ou les deux). La stylométrie constitue donc une piste intéressante pour identifier les personnes 𝐬𝐮𝐬𝐜𝐞𝐩𝐭𝐢𝐛𝐥𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐩𝐫𝐞́𝐬𝐞𝐧𝐭𝐞𝐫 𝐮𝐧 𝐓𝐃𝐀𝐇, un peu à la manière d’un dépistage.