Perturbations du sommeil et maladie de Charcot
La 𝐦𝐚𝐥𝐚𝐝𝐢𝐞 𝐝𝐞 𝐂𝐡𝐚𝐫𝐜𝐨𝐭 ou sclérose latérale amyotrophique est une maladie neurodégénérative grave qui se caractérise par la 𝐦𝐨𝐫𝐭 𝐩𝐫𝐨𝐠𝐫𝐞𝐬𝐬𝐢𝐯𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐨𝐭𝐨𝐧𝐞𝐮𝐫𝐨𝐧𝐞𝐬, menant à une 𝐩𝐚𝐫𝐚𝐥𝐲𝐬𝐢𝐞 𝐩𝐫𝐨𝐠𝐫𝐞𝐬𝐬𝐢𝐯𝐞 des muscles impliqués dans la motricité volontaire, la phonation et la déglutition. Le décès survient en général 3 à 5 ans après le diagnostic, à cause de l’atteinte des muscles respiratoires. Cette pathologie est 𝐚𝐜𝐭𝐮𝐞𝐥𝐥𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐢𝐧𝐜𝐮𝐫𝐚𝐛𝐥𝐞 et sa prise en charge est symptomatique. Les 𝐭𝐫𝐨𝐮𝐛𝐥𝐞𝐬 𝐝𝐮 𝐬𝐨𝐦𝐦𝐞𝐢𝐥 ont été bien caractérisés dans d’autres maladies neurodégénératives, mais restées peu étudiées dans la maladie de Charcot.
L’étude de Guillot et al. publiée dans 𝑆𝑐𝑖𝑒𝑛𝑐𝑒 𝑇𝑟𝑎𝑛𝑠𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑎𝑙 𝑀𝑒𝑑𝑖𝑐𝑖𝑛𝑒 a mis en évidence une 𝐚𝐮𝐠𝐦𝐞𝐧𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐞́𝐯𝐞𝐢𝐥𝐬 et une 𝐝𝐢𝐦𝐢𝐧𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐮 𝐬𝐨𝐦𝐦𝐞𝐢𝐥 𝐥𝐞𝐧𝐭 chez des patients avec un diagnostic de maladie de Charcot et chez des patients asymptomatiques porteurs des gènes constituant des facteurs de risque pour la maladie. Des perturbations de l’architecture du sommeil similaires ont également été 𝐭𝐫𝐨𝐮𝐯𝐞́𝐞𝐬 𝐜𝐡𝐞𝐳 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐨𝐝𝐞̀𝐥𝐞𝐬 𝐦𝐮𝐫𝐢𝐧𝐬 de la maladie de Charcot, et partiellement normalisées par injection de l’𝐡𝐨𝐫𝐦𝐨𝐧𝐞 𝐝𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐜𝐞𝐧𝐭𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐦𝐞́𝐥𝐚𝐧𝐢𝐧𝐞 ou administration orale d’un 𝐚𝐧𝐭𝐚𝐠𝐨𝐧𝐢𝐬𝐭𝐞 𝐝𝐞 𝐥’𝐨𝐫𝐞𝐱𝐢𝐧𝐞.
Ces résultats suggèrent que ces perturbations du sommeil 𝐩𝐫𝐞́𝐜𝐞̀𝐝𝐞𝐫𝐚𝐢𝐞𝐧𝐭 𝐥’𝐚𝐩𝐩𝐚𝐫𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐬𝐲𝐦𝐩𝐭𝐨̂𝐦𝐞𝐬 et seraient améliorées par l’administration de neuropeptides impliqués dans la régulation du rythme veille/sommeil, permettant potentiellement le 𝐝𝐢𝐚𝐠𝐧𝐨𝐬𝐭𝐢𝐜 𝐚𝐧𝐭𝐢𝐜𝐢𝐩𝐞́ de cette pathologie et une 𝐦𝐞𝐢𝐥𝐥𝐞𝐮𝐫𝐞 𝐩𝐫𝐢𝐬𝐞 𝐞𝐧 𝐜𝐡𝐚𝐫𝐠𝐞.