Y-a-t-il un lien entre la consommation d’alcool et le risque de démence ?

02/10/2019
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Tandis que des études précédentes avaient montré que les sujets qui consommaient une quantité modérée d’alcool étaient protégés contre le risque de démence, un nouveau programme de recherche est arrivé à des conclusions plus nuancées. Récemment, les résultats d’une étude prospective, menée aux Etats-Unis sur 3021 participants âgés, ont été publiés dans le JAMA Open Network.

L’objectif principal de cette large étude de cohorte était de mieux comprendre la relation entre la consommation d’alcool et le risque de démence chez les personnes âgées. A cette fin, 3021 participants, âgés d’au moins 72 ans, qui étaient sans démence à l’initiation de l’étude, ont été suivis sur une période médiane de 6 ans. La consommation d’alcool, la fréquence de consommation ainsi que la quantité d’alcool consommée étaient auto-déclarées.

Pendant la période d’observation de 6 ans, 512 participants ont développé une démence, incluant 348 cas de maladie d’Alzheimer. L’analyse statistique a révélé que les résultats différaient en fonction de l’existence ou non d’un déficit cognitif léger au début de la période de suivi. Les sujets qui souffraient d’un déficit cognitif léger au début de l’étude et qui consommaient ≥ 14 boissons alcoolisées par semaine étaient 72% plus enclins à voir leur trouble cognitif évoluer vers une démence. En revanche, chez les sujets qui ne présentaient pas de déclin cognitif à l’inclusion, aucune relation statistique entre consommation d’alcool et développement d’une démence n’a été démontrée. Ainsi, la consommation d’alcool est différemment liée au risque de démence en fonction de l’existence ou non d’un déficit cognitif en début d’étude.

Il faut également noter que les auteurs n’ont pas pu démontrer l’impact d’une consommation d’alcool supérieure à 14 boissons d’alcool hebdomadaires, en raison d’un effectif trop petit répondant à ce critère. Par ailleurs, les chercheurs n’ont pas pu montrer si les sujets présentant un déficit cognitif léger au début de l’étude et qui ne consommaient qu’une faible quantité d’alcool par semaine étaient, eux aussi, exposés au risque de démence. C’est ainsi que les auteurs mentionnent, dans leur conclusion, que la relation entre la consommation d’alcool et le risque de démence nécessite de plus amples recherches.

 

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31560382

Koch M, Fitzpatrick AL, Rapp SR, et al. Alcohol Consumption and Risk of Dementia and Cognitive Decline Among Older Adults With or Without Mild Cognitive Impairment. 2019;2:e1910319